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Quand les vêtements d'occasion se glissent dans les rayons - Les Échos

matasblogs.blogspot.com

Publié le 5 sept. 2020 à 9:30

Après la grande distribution, de grandes enseignes d'habillement tentent l'aventure du marché de l'occasion. Depuis la fin août, Gémo (groupe Eram) teste des espaces de vente de vêtements de seconde main, baptisés « Seconde Vie by Gemo » dans trois magasins dans les Hauts de France, les Pays de Loire et l'Ile-de- France.

Une expérience en association avec l'entreprise Patatam, créée en 2013, qui s'est spécialisée dans la collecte de fripes auprès de particuliers, fripes qui sont ensuite triées, et nettoyées, avant d'être revendues (40 % des dépôts sont refusés). Ces articles de toutes marques - Zara, H & M ou encore Promod -, sont proposés à prix uniques en magasin : 8 euros pour une robe et 10 euros pour un manteau, avec des lignes femmes et enfants. Un service de collecte de vêtements est aussi disponible sur place.

Un motif économique

« Nos clients sont nombreux à se tourner vers le prêt-à-porter d'occasion, à la recherche de petit prix et d'un nouveau mode de consommation, précise Renaud Montin, le directeur marketing de Gémo. Ce test vise à renforcer la fidélité de nos clients .»

Début août, c'est l'enseigne lilloise Kiabi qui a ouvert un corner de seconde main dans son magasin de Louvroil, dans le Nord. Cinq autres initiatives identiques sont prévues d'ici à la fin de l'année. L'enseigne fait partie de la galaxie Mulliez, comme Auchan, où le concept a déjà été déployé dans 20 hypermarchés, avec quelque 2.000 vêtements en rayon. Fin 2020, 80 autres magasins accueilleront ces espaces, surtout des hypermarchés Auchan à compter de l'été prochain. Là encore, les petits prix, alors que le pouvoir d'achat est sous tension, jouent à plein.

La seconde main attire

« Il y a une accélération de la demande depuis un an. La grande distribution ne savait pas comment adresser ce marché en plein développement, souligne Eric Gagnaire, cofondateur avec son épouse et président de Patatam. La crise du Covid-19 a fait aboutir plus vite les projets, car il y a une prise de conscience des marques ».

Les consommateurs sont en demande. Plus d'un Français sur trois déclare avoir acheté de la seconde main en 2019, soit deux fois plus que l'année précédente, selon une étude Kantar. Une démarche liée d'abord à des motivations économiques (72 %). « La seconde main permet de dépenser moins et de s'offrir des pièces de qualité à un prix abordable », note l'étude. La volonté d'éviter le gaspillage arrive ensuite (36 %).

Une large clientèle

Le succès du site Vinted témoigne de cet engouement. La plate-forme de vêtements d'occasion compte plus de 10 millions de membres dans l'Hexagone. Le marché français représente la moitié de son volume d'affaires, soit 1,3 milliard en 2019. L'achat et la revente d'articles pour les enfants représentant l'essentiel des transactions (habits et jouets).

De plus en plus, la clientèle se diversifie sur ce marché de la seconde main. Si les jeunes générations ont été précurseurs, leurs aînés s'y sont mis. C'est ce qu'a constaté Patatam dans sa première boutique en propre ouverte mi-août dans un centre commercial d'Anglet. « Nous avons des clients de plus de 60 ans, dont c'est le premier achat d'occasion, indique Eric Gagnaire. En découvrant la boutique, ils franchissent le pas ; car ils peuvent voir et toucher les vêtements. Au global, pour 60 % de nos clients, il s'agit d'une première ».

L'entreprise compte bien profiter de cet intérêt. Alors qu'Internet représente depuis 2013 la totalité de son chiffre d'affaires de 3 millions d'euros en 2019, la diversification de sa distribution va accélérer le pas. La société travaille aussi avec des acteurs de l'e-commerce, comme CDiscount. Du coup, Patatam, porté par ses partenariats, vise 20 millions de ventes en 2021 et 100 millions en 2023 - pour 32 millions de vêtements vendus. Pour accompagner ce développement, l'entreprise prépare une nouvelle levée de fond d'ici à la fin de l'année entre 10 et 15 millions d'euros. Elle a déjà à son capital les fondateurs de PriceMinister et de BlaBlaCar, ainsi que la famille Duval.

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